Tarn : la cocaïne venait de Saint-Martin

Quatre Albigeois dont deux hommes originaires de l’île de Saint-Martin, étaient jugés au tribunal correctionnel d’Albi hier, dans une affaire d’importation et de trafic de cocaïne, en provenance des Caraïbes. Jean et Félix, 30 ans chacun, en détention provisoire depuis 13 mois, comparaissaient incarcérés. Un troisième homme, 23 ans, sous contrôle judiciaire, comparaissait pour usage de stupéfiants. Le 4e protagoniste, âgé de 47 ans, prévenu pour les mêmes faits que les deux premiers et lui aussi sous contrôle judiciaire, était absent de l’audience pour raison de santé.

L’histoire commence le 13 décembre 2017, par la livraison d’un colis contenant 113 g de cocaïne, en provenance de Saint-Martin et à destination d’un certain M. Richardson, au 8 rue Pierre Villon à Albi. Le 11 décembre 2018, la douane de Montauban surveille la livraison de deux colis suspects venant de Guadeloupe à destination d’un certain Etienne, chez une vieille dame d’Albi placée sous tutelle. Les colis, qui contenaient l’un 1,116 kg de cocaïne, l’autre 676 g, ne seront pas distribués.

Mais quelques jours avant l’arrivée des paquets, un voisin, le 4e homme, se présentant comme le fils de la vieille dame, interrogera avec insistance la factrice. L’ouverture d’une enquête par le procureur d’Albi et une surveillance téléphonique du voisin démontreront très vite que le soi-disant Etienne n’est autre que Jean lequel est en contact étroit avec Félix. Les deux hommes se connaissent depuis leur enfance à Saint-Martin. Les écoutes téléphoniques vont alerter les enquêteurs sur une nouvelle livraison, en provenance de Saint-Martin. Nouveau nom fictif et nouvelle adresse.

Près de 3 kg de poudre

Au total, les enquêteurs identifieront 8 livraisons jusqu’au 8 avril 2019. Quelques jours avant, Jean et Félix avaient été repérés au Carré public, utilisant un ordinateur en accès libre. Ils consultaient le site de La poste pour suivre l’acheminement d’un envoi en provenance des Antilles. Quand le paquet arrive, les enquêteurs le saisissent et y trouvent 491 g de cocaïne. Ils interpelleront six personnes dont les quatre prévenus avant de perquisitionner leurs domiciles. Chez Félix, sans emploi et déjà condamné trois fois pour usage de stupéfiants ils trouveront 13 000 € en liquide ; chez Jean, de grandes quantités de produit servant à couper la drogue.

Au total, ce dernier, au casier judiciaire vierge, aurait selon les enquêteurs, reçu et écoulé près de 3 kg de cocaïne. Avec de très nombreux virements d’argent à Saint-Martin et aux états Unis correspondant toujours au même numéro de téléphone, celui de Jean. Le 3e, consommateur, était le réceptionniste, fourni en drogue par le 4e, consommateur et revendeur. à la barre, Jean et Félix expliquent avoir voulu aider leurs familles qui avaient tout perdu dans l’ouragan Irma de 2017. Sur d’éventuels commanditaires antillais, ils ne diront pas un mot malgré les questions du tribunal.

A défaut de pouvoir démanteler le trafic, le procureur requiert 4 ans de prison ferme contre les deux premiers, 3 mois avec sursis contre le réceptionniste et 18 mois contre le 4e homme. Le tribunal a condamné Jean et Félix à 36 mois dont 6 avec sursis probatoire de 2 ans et maintien en détention. Le réceptionniste écope de 300 € d’amende et son fournisseur de 10 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans.

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