Moa, presque moche, mais assurément méchant. Le pilier tongien des Dragons, affable dans la vie de tous les jours, chambreur et blagueur, reste un redoutable compétiteur à l’heure du gong.
À 32 ans, « Slammin Sam Moa », sur le toit du monde en 2013 avec les Roosters de Sydney, est un des leaders sur lequel Steve McNamara s’appuie les yeux fermés.
Il n’est pas étonnant que son entraîneur ait fait le nécessaire pour prolonger de deux saisons le contrat de l’international tongien (douze sélections) et néo-zélandais (neuf sélections).
Casanier et très famille, Sam Moa fait partie des piliers du vestiaire et du terrain, mais « il ne parle pas pour ne rien dire », précise Maxence Rivière, en charge de la musculation et de la préparation physique. « C’est un joueur qui connaît parfaitement son corps. Il reste prudent dans ses mouvements et les charges en salle de musculation. Vu son niveau de force et son âge, ce n’est pas grave qu’il ne fasse pas certains exercices. Il est quand même dans un meilleur état physique que lorsqu’il est arrivé », résume le préparateur physique, en référence à la venue du joueur pour préparer la saison 2017.
Grâce aux sacrifices de nos épouses
Si, cette semaine, les regards du staff et des joueurs se sont assombris après la défaite (4-20) ramenée de Castleford, Sam Moa se sent « fort. J’ai confiance en cette équipe, même après ce premier match perdu. Il y a eu trop d’erreurs face à une équipe qui a bien défendu », analyse celui qui a récolté trois cartons jaunes en 2018 et deux en 2017.
Mais pas question pour celui qui est dans le viseur des arbitres de jeter la faute à ses meneurs de jeu : « C’est aussi de notre faute. Nous n’avons pas réussi à installer la bonne plate-forme pour que Sam Tomkins, Tony Gigot et Matty Smith distribuent des ballons d’essais. Et puis notre défense, à nous, les avants, n’a pas été performante ».
Celui qui n’hésite pas à lever la main lorsqu’il s’estime coupable, sait aussi doubler la dose d’extras après chaque séance. « C’est important pour les plus jeunes, il faut leur inculquer cette façon de faire », répond ce père de famille, heureux de voir grandir Florence (3 ans) et Leon (3 mois) en France. « On l’oublie souvent, mais si nous arrivons à être performants, c’est en grande partie grâce aux sacrifices de nos épouses qui sont souvent seules à la maison », conclut celui qui ne veut « plus revivre le début de saison de 2018 » et qui est « pressé de construire la forteresse Brutus, dès samedi ». Paroles de Moa.