Pick and..back – Premiers souvenirs de rugby de Frédéric Urruty, demi d'ouverture de l'USON Nevers : "Sans l'autre, tu n'es rien"

Petit, il voulait faire du foot. Sa route a croisé celle du rugby et s'y est mêlée étroitement jusqu'à en faire son métier. Les derby, les entraînements, les éducateurs... : Frédéric Urruty, demi d'ouverture de l'équipe de Pro D2 de l'USON Nevers, revient sur ses premières années dans l'univers de l'ovalie à Mont-de-Marsan.

Souvenirs des joueurs de l'USON Nevers : tous les articles

 Comment j'ai commencé le rugby

 

À l'école, au début, je voulais faire du foot. Des oncles avaient joué un peu au rugby, et ma mère préfèrait m'emmener au rugby parce que c'était plus facile pour les déplacements qui étaient faits en bus. C'est pour ça que j'y suis allé. J'ai commencé à 4 ans et demi, 5 ans. 

Je suis de Mont-de-Marsan. C'est là que j'ai fait l'école de rugby à partir de mini-poussin et j'ai joué là-bas jusqu'à mes vingt-cinq ans. J'avais 9 ou 10 ans quand le professionnel a commencé à arriver. J'ai vu le club évoluer. Après, j'ai pu jouer avec des copains, avec qui je jouais en cadet ou junior, en équipe première, comme Julien Tastet ou Julien Cabannes qui sont encore au club.
 

 Mes premiers souvenirs de rugby

 

C'était les matchs qu'on faisait contre Dax ou Tyrosse, où les éducateurs nous inculquaient le fait de ne surtout pas perdre ces matchs-là. Quand on avait la possibilité de jouer contre Agen ou Toulouse, dont les équipes premières dominaient le championnat, les rencontrer, c'était un peu notre grand match à nous. On les regardait avec de grands yeux.
 

 Ce qui m'a plu dans le rugby quand j'étais enfant

Au rugby, on nous apprend beaucoup de valeurs, à devenir des jeunes garçons, puis des hommes. 

Il y a aussi tous les moments de partage avec les copains. C'est un sport où sans l'autre tu n'es rien. Que tu sois petit, ou plus grand, tu as toujours besoin de l'autre. C'est ça qui est bien dans ce sport là.

Et puis, quand tu es petit, tu sors de l'école, tu te dis que tu as entraînement, que tu vas t'amuser... Tu fais autre chose, tu partages de bons moments, et, surtout, tu ne penses pas à l'école (rires).
 

 Le joueur que j'étais enfant

Ça n'a pas changé (rires). J'étais un gros râleur. La moindre chose qui m'agaçait, soit un arbitre, soit une défaite, et ça m'énervait.  Je n'étais pas du tout timide, s'il fallait dire quelque chose à un coéquipier, je le disais.
 

 Mes piliers

 

C'est un ensemble. Je pense que ce sont surtout les éducateurs que tu as au début qui t'inculquent la notion de plaisir du jeu, de respect envers tes partenaires et tes adversaires. Eux qui, par les exercices et les entraînements, te font aimer ce sport. Par leurs compétences, ils te donnent envie de revenir la semaine d'après, quand tu sais que tu vas passer un bon moment, apprendre des choses...

 

 L'envie d'être pro

 

Quand tu grandis, tu commences à faire des sélections, à être sélectionnés pour certains comités puis pour les régions (Aquitaine dans son cas, NDLR). Les entraîneurs voient en toi des qualités et te disent : "Bon, tu peux peut-être intégrer le centre  de formation."

Après, tu commences à t'entraîner en équipe première, et tu te dis "pourquoi ne pas essayer d'être professionnel", même si c'est très dur. Et qu'il y a une part de chance : à un moment donné, un joueur est blessé, on te demande d'intégrer le groupe pro pour t'entraîner, et au final tu fais un ou deux matchs...

Ça s'est fait au fur et à mesure. J'avais fait le pôle espoirs à Talence : c'est là que tu commences à côtoyer les meilleurs joueurs de ta génération à certains rassemblements. À Mont-de-Marsan, il y a aussi beaucoup d'accompagnement, de volonté de la part du club de faire en sorte qu'une petite majorité de joueurs deviennent professionnels dans leur club formateur. C'est ancré. C'est toujours le cas, et il faut que ça continue à l'être.

Mes parents m'ont toujours laissé faire, toujours accompagné. J'avais le souhait d'être professionnel, je savais que ça allait être très dur mais ce n'est pas pour ça que j'ai laissé de côté les études. J'ai fait Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives, NDLR) à Bordeaux. Je faisais les allers-retours tous les jours avec des copains qui faisaient aussi leurs études à Bordeaux, parce qu'en même temps je m'entraînais avec les pros. C'était un peu compliqué mais on savait pourquoi on le faisait, et ça en valait la peine.

 

 Si je pouvais tester un poste le temps d'un match

 

Troisième ligne centre. Je trouve que c'est un des postes les plus complets, très intéressant : tu as de la liberté, il faut que tu ais des habiletés comme un trois-quart... Tu es, en règle générale, l'un des plus puissants de l'équipe. C'est un poste très intéressant mais pour ça, il faut un gabarit un peu à part (rires).

 

 Ce que j'aimerais dire à l'enfant que j'étais et qui commençait le rugby

 

De continuer à avoir cette passion pour ce sport, à apprendre beaucoup de choses sur toi-même, sur la vie en générale. De profiter aussi d'être en bonne santé et que personne ne te met d'obstacles pour faire ce que tu fais. Et aussi d'avoir la chance de ne pas avoir un entourage trop envahissant ou qui te met trop la pression. Ça, ça a été une chance.

 

 Mon plus beau souvenir

 

Je pense que c'était quand j'avais 14 ou 15 ans. On avait joué en lever de rideau (avant les pros, NDLR) contre Toulouse, au Challenge Gauderman (Coupe de France des cadets, NDLR) à Pau. On avait perdu mais on était passé à très peu de gagner contre eux. C'était à la fois un mauvais et un très bon moment parce qu'on avait fait un super match : on était passé près de l'exploit mais ils avaient une très grosse équipe avec plein de joueurs qui commençaient à être en équipe de France jeunes. C'était une belle compétition et on a été à deux doigts d'aller en finale.
   Joueur/équipe favorite quand j'étais enfant

 

Je n'avais pas d'idole, mais j'aimais bien Carlos Spencer, un Néo-Zélandais. Il jouait demi d'ouverture. On voyait qu'il sortait un peu du plan de jeu parfois, que pour lui le rugby était un plaisir : il tentait des choses extraordinaires, des passes à l'aveugle, des gestes un peu sortis de nulle part... On voyait que c'était vraiment un mec qui prenait du plaisir à être sur un terrain, un joueur beau à voir.

Sinon, quand j'étais plus petit, c'était Toulouse qui dominait, sous l'ère Guy Novès. C'était l'équipe qui avait une identité de jeu propre à elle, qui était vraiment complète et belle à voir jouer. 

 

 Vœux pour 2019

 

La santé pour tout le monde, ma famille, mes proches. Et pourquoi pas de très belles phases finales avec l'USON.  

Alizée Golfier

(Source)