Paul François sulfate la ministre de la santé

Une colère froide mais cinglante. Paul François, le paysan charentais de 54 ans, en guerre contre la multinationale Monsanto (désormais sous pavillon Bayer) depuis douze ans suite une intoxication à un herbicide (le Lasso) en 2004, et qui sera ce mercredi à Lyon, pour vivre le quatrième round judiciaire contre Monsanto, s’en prend violemment à la ministre de la santé, Agnès Buzyn, au fil d’une longue interview que le Charentais a accordé à nos confrères du Journal du Dimanche.

Questionné sur la création d’un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides, proposition de loi portée par la sénatrice charentaise PS Nicole Bonnefoy et dont le vote a été repoussé à l’assemblée nationale jeudi dernier, Paul François ne se cache pas. Il attaque: «C’est une honte.On se moque des victimes qui attendent réparation.Cette proposition de loi a été adoptée deux fois au Sénat en 2018.Jeudi, elle est passée en fin de soirée à l’Assemblée, trop tard pour être discutée. Or quand le gouvernement veut vraiment agir, comme sur la loi anticasseurs par exemple, il sait adapter le calendrier.»

Pour le paysan qui fait trembler Monsanto, la responsable c’est Agnès Buzyn: «Elle s’y oppose. D’un côté, elle met encore en doute le lien de causalité entre les pesticides et certaines pathologies. Elle s’abrite derrière les prochains résultats d’une expertise de l’Anses et de l’Inserm. C’est scandaleux! Pour Parkison et le lymphome non hodgkinien, inscrites au tableau des maladies professionnelles, la relation est établie. Et de l’autre côté, la main sur le cœur, la même ministre regrette que la loi ne puisse être votée... On n’est pas au théâtre!» Pour Paul François cette situation démontre «le manque de courage du gouvernement» face aux industriels de l’agrochimie.

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