Alors que la pandémie mondiale de Covid-19 s'accompagne de la fermeture des frontières, le commerce illégal doit, lui aussi, s'adapter à cette nouvelle donne et renouveler ses stratégies pour importer et exporter de la drogue. La police britannique saisit de plus larges quantités de drogue qu’en temps normal, peut-on lire dans le Guardian.
Les officier·es de police, interrogé·es par Mark Townsend, estiment que la stratégie du crime organisé est aujourd’hui de prendre plus de risques qu'à l'accoutumée dans l'espoir que de grosses cargaisons passent entre les mailles du fillet.
En temps normal, si un dealer cherche à faire parvenir 100 kg de cocaïne en Angleterre, il fera quatre lots de 25 kg en estimant qu'il risque de perdre l'un des colis mais rarement la totalité. Avec la pandémie de Covid-19, les opportunités d'envoi viennent à manquer, le dealer va privilégier deux lots de 50 kg ou un de 100 kg.
Les plus grosses saisies sont faites à la frontière avec la France. Un camion affichant le transport de matériels médicaux s’est révélé rempli de près de 290 kg de cocaïne d’une valeur de 28 millions d’euros. Une semaine avant, ce sont 260 kg qui ont été saisis à l’entrée de l’Eurotunnel. Mais les policier·es anglais·es affirment que la majorité arrivent plutôt par mer dans des containers.
À lire aussi
Aux États-Unis, les marques de cannabis misent sur le luxe
Même au niveau du commerce «de rue», la drogue est déplacée en quantité plus importante, explique les officier·es de police. Des «offres spéciales» sont proposées sur les grandes quantités afin d'inciter les usager·es à éviter les petites commandes.
Les livreurs ne manquent pas d’inventivité pour se déguiser et déjouer les règles du confinement: réparateur, facteur, livreur de matériel médicaux…
Le plus étonnant –peut-être– est que le marché reste stable avec une faible augmentation des prix à part sur l'héroïne. Des associations caritatives anglaises ont d'ailleurs demandé aux autorités de ne pas faire la chasse aux usager·es une priorité afin de ne pas créer de panique supplémentaire.
Société drogue trafic confinement Royaume-Uni police