Finies les discussions avec les habitants lors des tournées. Quelques mots peut-être mais le mot d’ordre c’est : limitez un maximum le contact. Les facteurs de Bpost observent de nouvelles règles pour éviter de propager ou contracter le coronavirus. Aux dépens du contact et de la proximité, si chers à leurs yeux.
Après le tri quotidien du courrier de sa zone, Simon se lance dans sa tournée. Trois entités de la région namuroises vont être parcourues ce matin. Cela représente 20 kilomètres à parcourir.
Sauf que cette distance se fera dans un contexte neuf, celui des dispositions pour limiter les risques de contagions entre travailleurs et habitants: "On reste à distance respectable et le moins longtemps possible. Nous avons aussi reçu une dérogation pour pouvoir signer la bonne réception des colis ou des recommandés à la place des gens, en leur présence, afin d’éviter tout contact", explique Simon Longin.
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Bpost a déjà réduit la voilure en suspendant l’envoi des colis hors Europe, mais le travail au niveau national reste une priorité. Facteur depuis sept ans dans un secteur où la lettre est en perte de vitesse et les colis de plus en plus livrés, Simon demande à vérifier les cartes d’identité à distance, réalise une photo et dépose ensuite le carton à bonne distance sur le pas de la porte : "Je n’ai pas envie de l’attraper (le virus) ou de le transmettre si je suis porteur sain. Je ne souhaite pas me retrouver calfeutré chez moi comme tant de Belges pour le moment. […] Que ce soit au niveau courrier ou demande de chômage temporaire, c’est important de continuer. Egalement pour les denrées alimentaires ou le matériel médical, il faut que ça arrive".
Mais il n’y a pas que le niveau logistique qui compte pour Simon et les autres facteurs. L’aspect humain, le contact social restent des piliers pour ces travailleurs et la situation engendre beaucoup de frustration chez certains : Facteur, c’est un métier de contact. Les personnes âgées, en temps normal, attendent notre passage, c’est un moment important pour certains dans la journée et désormais, tout ça ils ne l’ont plus. Parfois je les vois par la fenêtre, et ne pas pouvoir échanger quelques mots avec eux, ça me donne un pincement au cœur".
Même s’ils sont moins nombreux, les courtes conversations, les contacts même furtifs avec certains habitants donnent déjà l’envie et le courage de continuer à exercer son métier malgré les risques.
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