Rappelons-le d'emblée : c'est via les gouttelettes et le contact direct entre humains que se propage très majoritairement le nouveau coronavirus. Mais quid des poignées de porte, des interrupteurs, des robinets etc. ?
Depuis le début de la crise, les autorités sanitaires mondiales n'ont jamais affiché d'inquiétudes particulières au sujet de la contamination par les objets. Via les billets de banque? Le risque est « très faible ». Via des colis en provenance de Chine? « Extrêmement faible ».
Une étude américaine est venue apporter quelques éclaircissements cette semaine. Des chercheurs spécialisés en virologie ont testé en laboratoire la résistance du Covid-19 sur différentes surfaces. Bilan : le virus pourrait survivre jusqu'à trois jours sur du plastique et de l'acier, jusqu'à 24 heures sur du carton/papier, et quatre sur du cuivre. Quant aux particules nichées dans les aérosols, elles pourraient subsister trois heures. En février, les travaux de confrères anglais se montraient plus alarmistes, et tablaient sur neuf jours pour le plastique ou encore cinq pour le carton.
Ces résultats, qui doivent encore être validés par des pairs, font dire aux chercheurs que la transmission par l'air et les objets est donc « plausible ». Pas question pour autant de céder à la panique, préviennent-ils. Ces estimations se situent en effet dans la veine des données collectées lors de la crise du Sras en 2003. À l'époque, l'épidémie se propageait déjà principalement entre humains, et non dans le cadre d'une « viabilité environnementale », c'est-à-dire via des éléments extérieurs.
Aucune preuve de contamination par les objets
Par ailleurs, la persistance de particules ne signifie en aucun cas que ces dernières sont encore infectieuses. Présence ne veut pas dire contamination. Après quelques heures, le taux d'activité des cellules, et donc le risque d'infection, chuterait même drastiquement, selon cette même étude. Et cela qu'importe la surface.
En l'état, il existe donc des présomptions de contamination indirecte mais aucune preuve. Début mars, des scientifiques chinois ont eux aussi émis cette hypothèse après avoir enquêté sur un étrange cluster où des individus, situés à différents étages d'un même bâtiment et n'étant jamais entrés en contact, ont été détectés positifs à la même période. Leur travail a été publié dans la revue Emerging Infectious Diseases.
En l'absence d'alertes claires, les autorités sanitaires mondiales axent donc leur stratégie de prévention sur les gestes barrières et les règles de distanciation sociale. Des gestes sur lesquels Edouard Philippe a insisté samedi soir, au moment de regretter le manque de discipline des Français. Quant aux surfaces potentiellement contaminées, il est conseillé d'utiliser de l'eau de javel. Le dosage prescrit par l'Agence de santé fédérale américaine (CDC) : quatre cuillères à café pour un litre d'eau.
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