Corée du Nord : le dégel se fait via la diplomatie par le sport

Le sport reste une priorité en matière d'image et de propagande. C'est le vecteur choisi par la dictature de Pyongyang pour commencer, aussi, à ouvrir ses portes.

Il y avait eu la décennie du rapprochement et la politique du « rayon de soleil » entre 1998 et 2008, qui avait abouti à ce que les deux ­Corées défilent ensemble aux Jeux ­Olympiques de Sydney (2000), Athènes (2004) et Turin (2006). Mais l'espoir de réconciliation, voire de réunification d'une péninsule divisée depuis 1945, s'était vite envolé.

Depuis 2011 et son accession au pouvoir, Kim Jong-un multiplie les essais balistiques et nucléaires... Tout en utilisant le sport pour calmer le jeu diplomatique. De plus en plus d'équipes unifiées sont alignées, comme en hockey sur glace féminin, lors des JO de Pyeongchang, en 2018, ou lors du récent Mondial de hand masculin (la France s'était imposée 34 à 23). Le 15 février, une rencontre entre les deux Corées est ainsi programmée à Lausanne, au siège du Comité international olympique, pour envisager des équipes communes dans d'autres disciplines aux Jeux de Tokyo, en 2020.

Inventé par un général sud-coréen né à Pyongyang, le taekwondo est aussi redevenu un lien entre les deux frères ennemis qui ont, par exemple, défendu ensemble la lutte coréenne, un sport ancestral classé au patrimoine immatériel de l'Unesco depuis novembre dernier. Mais le nouvel axe défini par la dictature pour améliorer son image, c'est d'ouvrir ses portes.

Vitrine créée en 1981, le marathon de Pyongyang accueille des coureurs étrangers depuis 2000. Aujourd'hui, au terme d'un processus rocambolesque, deux Vosgiens s'apprêtent aussi à y organiser en juillet prochain un stage de tennis de table, alors qu'un technicien français y a séjourné dans le cadre d'un échange voulu par la Fédération internationale de gymnastique. Ils racontent leur expérience de ce pays si particulier.

Lambert a sauté sur l'occasion

Le Français Christophe Lambert fait partie des techniciens dépêchés à Pyongyang par la fédé internationale de gym.

En visite à Pyongyang la semaine dernière, Morinari Watanabe a obtenu que la Corée du Nord participe en juin à un tournoi sur l'île sud-coréenne de Jeju. Un exploit. Comme celui, pour le président de la...

Il vous reste 80% de cet article à lire.

(Source)