Ciblé par des cyberattaques d'ampleur, l'Iran accuse Israël

Des hackers en veulent aux infrastructures stratégiques de l'Iran. Le pays a affirmé ce 5 novembre avoir déjoué une tentative de cyberattaque israélienne à l'encontre de ses systèmes de communication, rapporte l'AFP. "Un régime [Israël, ndlr] qui a un historique dans l'utilisation de cyberarmes comme Stuxnet, a tenté cette fois-ci d'endommager des infrastructures de communication de l'Iran", a déclaré sur son compte Twitter le ministre iranien de l'information et des technologies de communication, Mohammad Javad Azari Jahromi.

En mentionnant Stuxnet, le ministre fait référence à un virus informatique lancé en 2010 par des cyberassaillants à l'encontre du programme nucléaire iranien. "Grâce à la vigilance des équipes techniques, ils sont repartis les mains vides", a-t-il ajouté à propos de l'incident le plus récent. D'après son adjoint, Hamid Fattahi, de multiples tentatives d'infiltration dans ces systèmes stratégiques avaient été interceptées dès lundi par les équipes iraniennes, avant d'être "repoussées avec force". 

L'ombre de Stuxnet

A la suite de ces incidents, les parallèles avec Stuxnet sont nombreux. "L’infrastructure iranienne et les réseaux stratégiques ont été attaqués ces derniers jours par un virus informatique similaire à Stuxnet mais plus violent, plus avancé et plus sophistiqué", a indiqué la chaîne de télévision israélienne Hadashot TV, relayée par The Times of Isräel. 

Depuis le 28 octobre, l'ayatollah Khamenei appelle à une riposte après ces attaques d'ampleur. "Face aux pratiques complexes de l'ennemi, notre défense civile devrait faire face à l'infiltration par une action scientifique, précise et à jour", a déclaré le guide suprême de la révolution islamique en Iran, sans entrer davantage dans les détails.

En 2010, l’Iran avait fait l’objet de cyberattaques si puissantes que le pays s’était dit victime de "guerre électronique", rapportait à l’époque Le Figaro. Environ 30 000 ordinateurs utilisés dans des infrastructures industrielles avaient été ciblés.

Tandis que plusieurs enquêtes avaient dévoilé le rôle d'Israël et des Etats-Unis dans le développement de Stuxnet, l'attribution d'une cyberattaque reste néanmoins une étape complexe. Elle nécessite de recouper plusieurs faisceaux d'indices, des traces laissées par les pirates, bien souvent brouillées, aux caractéristiques de leur mode opératoire en passant par le contexte géopolitique et les informations des services de renseignement. Pour l'Iran, accuser Israël quelques jours après une cyberattaque pourrait également relever d'une décision politique. 

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