Centre-ville : il faut sauver le soldat «commerce»

Il y avait de la satisfaction mercredi en mairie à l'heure de signer la convention «Fisac», dont le sigle parle de lui-même : Fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce. Mais il y avait aussi un certain agacement, dont n'a pas tardé à se fendre André Mandement : «C'est quand même problématique d'avoir une signature de convention sans les commerçants. Ils ne jouent pas en équipe. Leur ancienne association n'existe plus alors que la nouvelle est en création !» Aussi, le maire de Muret, par-delà même le Fisac, a fixé d'entrée un objectif : «Parvenir à (re) structurer les commerçants entre eux, avec la nécessité d'avoir un interlocuteur parlant d'une même voix.»

À l'heure où les liquidations judiciaires vont bon train (pas moins de quatre encore hier), le chantier est immense. Il l'était déjà avant la mise en chantier du centre-ville (allées-Niel et quartier Saint-Germier), mais il l'est encore plus depuis les travaux. Alors, ce Fisac – «qui ne doit pas aller contre un autre gros projet (NDLR : Porte des Pyrénées) aussi utile à la ville» dixit André Mandement- prend aujourd'hui la forme d'un engagement sur 2 ans de 175 000 euros, étant entendu qu'un allègement de fiscalité de 129 000 € est déjà intervenu en centre-ville commercial.

Des baux aux loyers trop élevés

Chargée de mission au Muretain Agglo, Solène Faure a détaillé, rétroprojecteur à l'appui, les éléments constitutifs du Fisac. Et d'abord cette lourde modernisation des locaux commerciaux figurant un investissement de 115 000 €. «Ces locaux ont été réservés et sont en train d'être requalifiés. Des baux vont être signés», précise André Mandement, qui regrette, sur les locaux vacants entre autres, «n'avoir aucune marge de manœuvre pour encadrer le prix des loyers fixés par des propriétaires parfois gourmands». La fourniture et la pose d'une signalétique dans le centre ancien font aussi partie des termes du Fisac, une action évaluée à plus de 11 000 €.

Président départemental de la Chambre de métiers et de l'artisanat, Vincent Aguiléra, qui a rappelé l'excellence de l'ESM (1) basée à Muret, a souligné lui aussi l'utilité du Fisac, considérant que «depuis longtemps on s'aperçoit qu'on a trop éclaté vers l'extérieur des villes les produits de première nécessité et que ces commerces servaient à créer du lien social, avec des artisans de qualité». Quant à la sous-préfète de Muret, Cécile-Marie Lenglet, présente également à cette signature, elle s'est engagée à «poursuivre la politique de la ville dans le cadre du Fisac». «Nous avons une vision positive du quartier du centre-ville», a rassuré la représentante de l'Etat.

(1) Ecole supérieure des métiers.