Au temps du coronavirus, la vente de drogue se fait sur Telegram

La quarantaine est une épreuve difficile à surmonter pour tout le monde, mais face à cette situation, certaines personnes sont plus fragiles que d’autres, note Linkiesta. “Les mesures de confinement ont vidé les villes, et par conséquent, les places de deal aussi, constate le site d’information italien. C’est une situation qui peut avoir des répercussions graves pour les toxicomanes, qui, s’ils ne trouvent pas de drogue, pourraient aller à l’encontre de crises d’abstinence.”

Néanmoins, le média transalpin a mené l’enquête et constate que, à l’heure de la pandémie, le trafic de drogue n’a pas disparu, mais a simplement évolué.

“Le commerce s’est déplacé sur les sites internet, mais surtout sur Telegram, une application de messagerie russe, très attentive à préserver la vie privée de ses clients, affirme Linkiesta, qui décrit le modus operandi appliqué par les dealers.

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“En Italie, un contact très populaire sur Telegrame est celui d’un certain Mikel Jerome. On se présente, et ensuite il montre le menu à disposition : les différents types de Marijuana, la cocaïne, les drogues synthétiques et il y a même de l’héroïne. Pour le payement celui-ci est effectué à travers des bitcoins, anonymement.”

L’envoi sera ensuite fait à travers des colis adaptés, qui cachent les odeurs.

Autre alternative explorée par le journaliste de Linkiesta, recourir au “Dark web” (sorte d’internet caché, qu’on peut utiliser seulement à travers des logiciels spécifiques), où des sites proposent également l’achat de drogue en ligne.

Des réserves de drogue encore consistantes

Des “ressources” existent donc encore, mais il n’est pas sûr que tous les toxicomanes seront en mesure d’utiliser ces systèmes.

Néanmoins, malgré le potentiel explosif de la situation actuelle, pour l’instant, les choses ne semblent pas encore avoir dégénéré, affirme sur les colonnes de Linkiesta le psychologue Riccado Gatti, expert de dépendances. “Les marchés traditionnels sont en crise, mais ils ont laissé des réserves encore consistantes aux dealers. Aujourd’hui, celles-ci vont davantage aux toxicomanes plutôt qu’aux consommateurs occasionnels, qui forcément ont diminué.”

Mais si la quarantaine se prolongeait encore longtemps, le scénario pourrait changer, craint Riccardo Gatti :

Les dealers pourraient commencer à donner un meilleur produit à ceux qui payent davantage. Au contraire, ceux qui ne peuvent pas se permettre de payer plus, seront contraints de composer eux-mêmes des “cocktails” potentiellement létaux.”

Une situation potentiellement dangereuse pour tout le monde

Enfin, conclut Riccardo Gatti, un dernier danger ne doit pas être sous-estimé : “en ce moment où les personnes sont contraintes de repenser leur vie, souvent seules, et avec comme seule certitude que dans le futur nous serons tous plus pauvres, même ceux qui ne sont pas dépendants pourraient abuser des substances illicites.”

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